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Maurice Nicoll – L’Homme Nouveau, Interprétation de quelques paraboles et miracles du Christ – Extrait sur la prière

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Maurice Nicoll – L’Homme Nouveau, Interprétation de quelques paraboles et miracles du Christ – Extrait sur la prière Empty Maurice Nicoll – L’Homme Nouveau, Interprétation de quelques paraboles et miracles du Christ – Extrait sur la prière

Message par Hamsa Sam 6 Juil - 18:40

Maurice Nicoll – L’Homme Nouveau, Interprétation de quelques paraboles et miracles du Christ – Extrait sur la prière Nicoll
Le Dr Maurice Nicoll est né en Ecosse en 1884. Son père, Sir W.R. Nicoll, était un homme de lettres connu. Au cours des brillantes réunions que son père organisait chez lui, il a rencontré pendant toute sa jeunesse, de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Lloyd George, Asquith, Sir James Barrie, le jeune Winston Churchill, et Lord Riddell, dont le Journal cite souvent les conversations qui se tenaient dans ce salon.

Le Dr Nicoll a été reçu avec la mention « très bien » en Sciences au Collège Caius à Cambridge, avant d’obtenir son titre de médecin à l’hôpital « Bart’s ». Après des études à Paris, à Berlin et à Vienne, il a commencé sa carrière comme spécialiste à Harley Street – la rue des médecins célèbres de Londres.

Pendant la première guerre mondiale, il est dans les Services de santé de l’Armée et responsable d’ambulance à Gallipoli. Il a décrit ses expériences de guerre dans un livre publié à Londres, en 1917, sous le pseudonyme de Martin Swayne : En Mésopotamie.

La même année, un autre livre apparaît, signé du Dr Nicoll. C’est Psychologie du rêve, livre où il reconnait la dette importante qu’il a envers Jung, auprès de qui il a étudié à Zurich. À son retour à Harley Street, après la guerre de 14–18, le Dr Nicoll rejoint le Dr George Ridoch à l’hôpital Empire, où travaillait une équipe de médecins très connus. Il devient pionnier en matière de recherche en psychologie médicale, et fait de nombreuses publications.

Maurice Nicoll – L’Homme Nouveau, Interprétation de quelques paraboles et miracles du Christ – Extrait sur la prière Imagoe1-300x339
Maurice Nicoll
En 1921, le Dr Nicoll rencontre le philosophe russe P.D. Ouspensky ; ce dernier décrit l’enseignement et la personnalité de G.I. Gurdjieff dans l’ouvrage Fragments d’un enseignement inconnu. Le Dr Nicoll a écrit un commentaire en cinq volumes sur l’enseignement de G.I. Gurdjieff, qu’il a reçu d’Ouspensky, et auprès de G.I. Gurdjieff lui–même, qui ‘a accueilli un an (en 1922) dans son « Institut pour le développement harmonique de l’homme », fondé au château du Prieuré, près de Fontainebleau.

Le Dr Nicoll s’est également intéressé à l’architecture, à la musique, à la littérature et au théâtre. Il a fait des peintures à l’huile et des aquarelles – les aquarelles de son premier livre En Mésopotamie sont de lui. D’autres écrits du Dr Nicoll concernant l’interprétation et la signification de nombreux passages de la Bible, et en particulier de l’Ancien Testament, ont été assemblés dans un livre intitulé Le But. Ont également été publiés en anglais Living Time, qui est une interprétation de la vie et du temps, ainsi que plusieurs ouvrages portant sur les conférences qu’il a faites sur l’enseignement de G.I. Gurdjieff.

Le Dr Nicoll a clairement exprimé l’une de ses préoccupations majeures : « De même que nous découvrons aujourd’hui toutes sortes de produits chimiques, de même nous devons faire progresser l’étude des poisons du mental et des émotions ; et le développement à venir du mental et des émotions est indiqué, dans ses grandes lignes, dans les Évangiles. »

Et il précise l’un des aspects essentiels, en écrivant à propos de L’Homme Nouveau : « Mon intention est de montrer que tout enseignement tel que celui des Évangiles, et beaucoup d’autres enseignements, plus anciens ou plus récents, dans la brève période de l’histoire qui nous est connue, parlent de transcender la violence qui caractérise l’homme à son niveau d’être actuel. Ce qui confirme la possibilité de développer un autre niveau d’être qui surmonte la violence.

N’est–ce pas, aussi, ce qui est attendu de l’homme ?

Maurice Nicoll – L’Homme Nouveau, Interprétation de quelques paraboles et miracles du Christ – Extrait sur la prière Imagke11
L’Homme Nouveau, réédition 2005,
traduit de l’anglais « The New Man »
]
Quatrième de couverture

Paru à Londres dès les années 50, ce livre du Dr Maurice Nicoll, qui a connu de nombreuses rééditions et qui est fréquemment cité dans les ouvrages consacrés à l’étude de la Bible, est enfin publié en français.

Partant de l’idée qui est au coeur des Evangiles – à savoir que l’homme est une graine, qui peut germer – il nous repose cette question : comment être chrétien, c’est-à-dire, comment le devenir dans la lumière de ce qu’enseigne le Christ.

Si, à bien des égards, il se situe dans la grande tradition chrétienne de la Philocalie, c’est à l’homme du XXIème siècle qu’il s’adresse, dans un langage qui lui est accessible. Son interprétation des paraboles est d’une grande cohérence et éclaire d’une lumière nouvelle notre compréhension des Evangiles. Elle donne aussi des clés pour aborder toutes les Ecritures Sacrées dans une certaine lumière.

Mais, ce qui est en jeu, c’est notre vie, ici et maintenant.

En ce sens, « L’Homme Nouveau », s’adresse à tous ceux qui, cherchant à se connaître, s’interrogent sur le sens de la vie sur la terre.

L’idée de Prière

Introduction

Il y a, dans les Évangiles, tant de références à la prière qu’il est utile d’en rassembler quelques–unes pour tenter de nous faire une idée de ce que le Christ enseigne sur la signification de la prière et sur les conditions nécessaires pour obtenir une réponse. La prière s’adresse à ce qui est au–dessus de l’homme – à ce qui est à un plus haut niveau que lui. Nous avons déjà vu que le langage des paraboles, tel qu’il est employé dans les Évangiles, transmet une signification d’un niveau supérieur à un niveau inférieur. La prière est la transmission d’une signification d’un niveau inférieur à un niveau supérieur. Dans le premier cas, le ciel communique avec la terre, dans l’autre la terre essaye de communiquer avec le ciel. Et comme nous avons déjà vu qu’il est difficile de faire communiquer le supérieur et l’inférieur, nous ne serons donc pas surpris de rencontrer une difficulté analogue dans la communication de l’inférieur avec le supérieur. Les deux niveaux ne sont pas en contact.

Rappelons–nous une fois de plus la conception de l’homme qui est au centre des Évangiles : l’homme est une création inachevée, susceptible d’atteindre un niveau plus haut par une évolution définie, laquelle doit commencer, par ses propres efforts, et, en fait, l’enseignement entier des Évangiles traite de ce qui doit être fait pour que cette évolution s’accomplisse. Dans cette lumière, les Évangiles ne sont rien d’autre qu’une série d’instructions concernant un développement psychologique défini, pré–établi : l’homme porte en lui la possibilité de ce développement. Si cet accomplissement devient pour lui une tâche à laquelle il travaille, c’est ce développement même qui lui ouvre les yeux et lui fait voir dans quelle direction se trouve sa pleine signification d’homme.

Rappelons–nous aussi que ce niveau plus haut possible pour l’homme et qu’il peut atteindre est appelé ciel ou royaume des cieux dans les Évangiles, et qu’il est au dedans de l’homme, comme une possibilité de sa propre évolution intérieure ou re–naissance, et que l’homme au niveau où il se trouve – créature non éveillée, expérience inachevée – est appelé terre. Tels sont les deux niveaux, supérieur et inférieur, et il y a d’aussi grandes différences entre eux qu’entre la graine et la fleur. Aussi la communication entre ces deux niveaux est–elle difficile. La mission du Christ est de faire un pont, de relier, et d’amener en lui–même ces deux niveaux, le divin et l’humain, à communiquer… et nous en reparlerons. Mais l’on peut dire ici que s’il n’y a personne pour faire cette connexion à certains intervalles dans le temps, toute communication avec le Haut échoue, et l’homme est abandonné sans aucune des idées, aucun des enseignements qui peuvent l’élever ; autrement dit, il est laissé à ses instincts, à ses intérêts personnels, à sa violence, à ses appétits animaux, et donc hors de toute influence susceptible de l’élever au–dessus de la barbarie.

Nécessité de la persévérance dans la prière
Devant la difficulté de faire communiquer le niveau inférieur et le niveau supérieur, il est possible de comprendre qu’un rapport direct avec Dieu n’est pas aussi facile que le croient souvent les gens de religion. Ces derniers pensent souvent qu’ils peuvent entrer en communication avec un niveau plus élevé, autrement dit avec Dieu, en restant ce qu’ils sont. Ils ne se rendent pas compte que pour que cela soit possible, ils doivent devenir différents.

Considérons maintenant certaines remarques des Évangiles relatives à la prière, et liées à l’idée que la persévérance est nécessaire. L’un des disciples du Christ demande comment prier. Il dit : « Seigneur, enseigne–nous à prier, comme Jean l’a enseigné à ses disciples. » (soit dit en passant, on ne nous dit nulle part comment Jean enseignait à prier à ses disciples). Le Christ donne cette réponse :

« Quand vous priez, dites : Père ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne. Donne–nous chaque jour notre pain quotidien ; pardonne–nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à qui nous offense ; et ne nous induis pas en tentation. » (Luc 11, 2–4).

Remarquez comment le Christ poursuit :
« Si l’un de vous a un ami, et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête–moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir, et si, de l’intérieur de la maison, cet ami lui répond : Ne m’importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, je vous le dis, quand même il ne se lèverait pas pour les lui donner parce que c’est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin. » (Luc 11, 5–Cool.

Le Christ insiste sur la nécessité de la persévérance et se sert d’une image qui suggère que la prière serait comme un appel à quelqu’un qui entend mais qui ne veut pas être dérangé, et que seule une persévérance suffisante forcerait à faire quelque chose. Et le Christ précise qu’on n’obtient une réponse qu’au prix d’une persévérance éhontée. Le mot traduit par « importunité » signifie littéralement impudence éhontée.

Cette même idée, à savoir que la prière ne reçoit pas facilement de réponse, s’exprime dans un autre passage :
« Il leur adressa une parabole pour montrer qu’il faut toujours prier, sans jamais se lasser. Il dit : Il y avait, dans une ville, un juge qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égards pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Rends–moi justice contre mon adversaire ! Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui–même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n’aie d’égards pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m’importune, je lui ferai justice, afin qu’elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. » (Luc 18, 1–5).

Un parallèle est établi entre la veuve qui demande justice à un juge n’agissant que forcé et pour avoir la paix, et l’homme qui prie Dieu. Tout ceci signifie qu’il n’est pas facilement répondu à la prière. Il existe des barrières. L’aide n’est pas facile à obtenir. En de nombreuses occasions le Christ dit à ses disciples de prier sans cesse. Mais il ne leur dit pas qu’il est facilement répondu à la prière. Ce n’est pas une affaire facile d’obtenir réponse d’un niveau supérieur aux demandes venant d’un niveau inférieur. Seules la persistance et l’intensité peuvent déterminer le niveau supérieur à répondre. Cette difficulté nous est montrée analogue à celle d’obtenir d’un homme couché qu’il se lève, ou d’un juge de ce monde qu’il rende justice à une veuve. Le Christ enseigne que pour la prière et l’aide qu’il faut pour prier, il en va exactement comme ce qui se passe sur terre quand un homme appelle à l’aide des gens réticents à intervenir. Toutefois, dans le cas de la prière, il n’est pas réellement question de réticence, mais d’une difficulté inhérente à la nature des choses. Ce qui est en bas n’est pas directement en contact avec ce qui est en haut.

Comprenez clairement ce point : le bas ne communique pas directement avec le haut. Dieu et l’homme ne sont pas sur le même niveau. Toute la conception de l’aspect invisible de l’univers, ou du monde spirituel, implicite dans l’enseignement des Évangiles est qu’il y a des niveaux distincts, l’un supérieur, l’autre inférieur, et qu’ils s’ordonnent en un monde du dessus et un monde du dessous, c’est–à–dire selon des niveaux. Le bas ne communique pas directement avec le haut, de même que dans une maison, le rez–de–chaussée ne communique pas de plain–pied avec le dernier étage. Et ainsi, pour atteindre ce qui est au–dessus, de nombreuses difficultés se dressent, comme s’il y avait réticence du niveau supérieur à répondre au niveau inférieur. Il ne s’agit pas vraiment de réticence, mais l’intellect de l’homme le voit ainsi et c’est pourquoi le Christ emploie de telles images dans les comparaisons ci–dessus pour montrer qu’un grand effort est nécessaire pour obtenir la moindre réponse à la prière. Comme si un homme qui prierait avec sérieux avait à projeter quelque chose à une certaine hauteur par l’intensité de son intention avant de pouvoir espérer se faire entendre de quiconque ou obtenir la moindre réponse, et, échouant clans son projet, échouant à présenter sa requête de manière juste, échouant à la projeter à un niveau assez haut, cet homme pensait qu’il est en train de prier en vain quelqu’un qui répugne à faire quoi que ce soit. Il commencerait alors à se décourager, mais il doit insister.

Un homme doit persévérer dans sa prière, son but, sa requête ; il faut poursuivre, même sans réponse. Il lui faut une impudence éhontée. Comme le dit le Christ : « Il doit prier continuellement et sans défaillir. » Cette expression « ne pas défaillir » signifie au sens originel « ne pas agir mal ». [NdT :  En grec εγκακειν : agir mal, se décourager.] Il doit prier continuellement et ne pas agir mal en face de toutes les difficultés liées à l’acte de prier.

Nécessité de la sincérité dans la prière
Le Christ parle parfois de l’attitude de l’homme qui prie. Il est inutile de prier si l’attitude n’est pas juste ; aussi faut–il que l’homme regarde en lui–même pour voir d’où part la prière en lui, car aucune communication avec un niveau plus élevé n’est possible à travers ce qui, en lui, est de mauvaise foi et mensonger. Seul ce qui est sincère et authentique, en lui, peut toucher un niveau plus élevé. Par exemple la moindre trace de vanité, d’amour–propre, d’arrogance, interdit toute communication avec un niveau plus élevé. C’est pourquoi il est si souvent question dans les Évangiles de la purification des émotions ; car la plus grande impureté de l’homme, celle que relèvent le plus constamment les paraboles et les paroles du Christ, provient des sentiments de justification de soi, de croyance en sa propre perfection, de mérite et de supériorité personnelle, etc.
C’est ce que nous montre la parabole suivante adressée à « certains qui se flattaient d’être justes et n’avaient que mépris pour les autres. »

« Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien et l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui–même : O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant : O Dieu, aie pitié de moi qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui–ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 18, 10–14).

Pour prier, pour entrer en contact avec un niveau plus élevé, il faut que l’homme sache et ressente qu’il n’est rien, en comparaison de ce qui est au–dessus de lui. Mais il faut qu’il voie vraiment qu’il en est ainsi, qu’il ne se contente pas de le sentir comme un homme qui, regardant les étoiles, sent combien la terre est petite, c’est–à–dire éprouve sa petitesse dans la grandeur physique ; il faut qu’il se sente petit en face de la grandeur spirituelle. S’il ne ressent pas qu’il n’est rien, sa prière lui est aussi inutile qu’une allumette mouillée. La vie émotionnelle de l’homme est pure en proportion du sentiment qu’il a de sa nullité, de son ignorance et de sa propre impuissance. C’est exactement la même idée qu’exprime le Christ lorsqu’il parle de faire les choses selon ce que l’on est et non par vanité.

« Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et au coin des rues, pour être vus des hommes. En vérité, je vous le dis, ils ont déjà leur récompense – mais, toi, quand tu pries, entre dans ta chambre intérieure, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Matthieu 6, 5–6)

« Entrer dans sa chambre intérieure et fermer sa porte » signifie aller droit dans la maison de soi–même jusqu’à la chambre la plus retirée, et, en refermant la porte sur tout ce qui est extérieur, prier avec ce moi intérieur qui n’est ni un esclave du public, ni un mythe social imaginaire, et qui n’est pas non plus avide de récompenses, de succès et de louanges extérieures. C’est passer par–delà tout ce qui touche de près ou de loin à la vanité ou à l’amour–propre. Seul l’Homme intérieur en l’homme peut obtenir une réponse à la prière et communiquer avec un niveau plus élevé. Le côté extérieur tourné vers le monde, l’homme qui fait semblant, ne peut pas prier.

Dans ce passage et dans beaucoup d’autres semblables, il s’agit de la façon de transmettre des messages à un niveau plus élevé. Ce sont des instructions pratiques concernant la méthode pour transmettre, par télépathie ; ceci n’est possible que par l’intermédiaire d’émotions réelles. Seules des sentiments authentiques peuvent transmettre quelque chose ; eux seuls sont « télépathiques ». Les fausses émotions fondées sur la vanité et l’amour–propre ne peuvent rien transmettre. Pour qu’il y ait réponse à la prière, il faut qu’elle soit d’une certaine qualité. Elle doit remplir certaines conditions dont l’une est de prendre sa source dans un sentiment absolument pur et authentique, sinon elle ne peut pas atteindre son but.

Aussi l’homme doit–il se purifier de son ego dans sa vie émotionnelle, ce qui signifie qu’il doit se développer sur le plan émotionnel. Autrement dit, il doit commencer à aimer son prochain. C’est la première étape du développement émotionnel enseigné par le Christ. Et comme c’est difficile ! Qu’il est difficile de se comporter consciemment envers les autres – même envers ceux qu’on s’imagine déjà aimer ! Pouvez–vous dire que votre amour n’est pas entaché d’égoïsme ? Seules les émotions qui dépassent l’amour de soi et les réactions égoïstes ont la possibilité de communiquer avec ce qui est au–delà de soi. Et après tout, cela n’a rien de surprenant dès que nous réfléchissons à ce problème. Comment des émotions égoïstes pourraient–elles nous faire communiquer avec autrui ? Elles ne communiquent qu’avec soi–même. Vous voyez donc pourquoi il est tant insisté sur « l’amour du prochain. »

La réponse à la prière
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En parlant de la prière, le Christ dit : « Demandez et vous recevrez ». Mais un homme doit savoir ce que demander signifie. La prière est le moyen d’obtenir d’un niveau supérieur de l’univers une réponse telle que des influences en descendent et pénètrent pour un temps dans ce qui est à un niveau inférieur. Considérons ce que signifie demander. Vu dans une certaine perspective, tout l’univers répond à ce qui demande. Le scientifique travaille avec confiance, parce qu’il croit que l’univers physique lui donnera une réponse, comme résultat de ses expériences, de ses théories et de ses efforts qui forment sa demande. C’est une forme de prière. Il obtient une réponse s’il trouve la façon de demander qui convient, autrement dit si sa demande est faite sous une forme qui convient. Mais trouver la forme qui convient exige du temps, de la peine et des efforts, et, en plus d’une « impudence éhontée », le sentiment de la certitude dans l’inconnu – c’est–à–dire la foi.

Les scientifiques ont, par exemple, par leurs recherches persistantes découvert et mis en relation avec la vie des hommes les forces de l’électricité et de l’électromagnétisme en général, qui font partie d’un autre univers, d’un inframonde, le monde des électrons. Ils ont obtenu une réponse à leur demande, établi, en un sens, une communication avec un autre monde. Nous percevons actuellement que nous vivons dans un univers prédéterminé d’une très grande complexité, bien au–delà de notre compréhension, mais nous avons la certitude qu’il répondra à nos efforts. Telle est, en effet, notre attitude devant l’univers et nous ne la remettons pas en question. Nous sommes certains que nos efforts pour apprendre comment faire quelque chose seront suivis d’un résultat. Par exemple, quand vous faites cuire des aliments, vous obtenez la réponse qui convient exactement à la forme de votre demande. Si les résultats ne sont pas ceux que vous attendiez, vous obtenez une mauvaise réponse, non parce que l’univers est en défaut, mais parce que la forme de votre demande est mauvaise.

Vous ne savez pas comment demander d’une manière juste, en conséquence il vous faut apprendre à mieux faire la cuisine – autrement dit, à mieux demander. Demander, c’est prier. Si nous ne vivions pas dans un univers, visible et invisible, qui donne une réponse à une demande juste (quelle que soit la nature, bonne ou mauvaise, de cette réponse), il serait impossible au scientifique comme à l’homme qui prie pour demander un secours intérieur, de s’attendre obtenir une réponse quelconque.

Cependant il n’est pas toujours facile de l’obtenir. Certaines conditions doivent être remplies. La prière, considérée comme sollicitation ou demande, ne doit pas être mécanique ou simple répétition, il ne faut pas croire qu’il suffit de « parler beaucoup » pour obtenir un résultat ; ce n’est pas la quantité mais la qualité de la prière qui est importante. La simple répétition des mots est inefficace. Le Christ dit : « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles » (Matthieu 6, 7). Et nous l’avons déjà vu, il faut persévérer dans la prière. L’homme doit avoir quelque idée de ce qu’il demande, persister dans sa requête, et croire qu’il est possible d’obtenir un résultat. Et, de même que le scientifique dans son mode personnel de prière à l’Univers naturel, fait une demande dès qu’il a l’idée qu’il peut découvrir quelque chose, qu’il sent que c’est possible, et modifie sans cesse sa demande par tâtonnements grâce à son esprit d’invention, jusqu’à ce qu’il obtienne une réponse en trouvant la demande juste, de même l’homme qui prie l’Univers spirituel doit avoir la même foi, la même patience, la même intelligence et la même puissance d’invention. Il faut que l’homme travaille, peine et invente pour son développement propre autant que le scientifique pour faire une nouvelle découverte. Le scientifique aura une réponse si tout est juste dans sa requête, de même l’homme qui prie, si sa demande est juste pour lui–même. Mais il doit se connaître et comprendre ce qu’il doit solliciter. Demander quelque chose d’impossible ou demander ce qui ne pourra que vous nuire, c’est demander d’une manière qui n’est pas juste.

La demande dans la prière
Que devons–nous demander dans nos prières ? Dans celle que donna le Christ à ses disciples en réponse à leur question, tous les souhaits personnels ordinaires sont apparemment exclus. Mais étant donné que, dans toutes les paroles des Évangiles, il s’agit d’arriver au niveau plus élevé d’évolution intérieure appelé Royaume des Cieux, il n’est pas surprenant que cette prière soit d’une qualité surnaturelle. Cependant elle ne saurait être plus personnelle. La Prière du Seigneur concerne l’évolution de soi. La phrase d’entrée désigne le niveau supérieur : « Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne ». C’est–à–dire, qu’une communication s’établisse entre le supérieur et l’inférieur. On sollicite une liaison entre la terre et le ciel. C’est la première demande, et elle implique, vous le comprenez, pour que ces mots soient dits avec quelque intensité dans leur signification, un état émotionnel défini. Dans d’autres versions, c’est « Notre Père qui est aux Cieux ». Un homme peut facilement passer une minute, une heure ou sa vie entière, avant d’atteindre la perception émotionnelle du sens de ces premiers mots qui doivent être dits consciemment.

Puis vient la demande du pain quotidien, qui ne signifie pas le pain matériel mais le pain « transe–substantiel ». On ne connaît pas le sens du mot originel, mais l’intention en est : pain « spirituel », aliment pour la compréhension de l’homme dans sa lutte pour s’élever à un plan supérieur. Vient ensuite la demande : qu’il nous soit pardonné comme nous pardonnons aux autres ; ce qui veut dire que pour atteindre un niveau supérieur, il est – avant toute chose – absolument nécessaire de remettre aux autres les dettes enregistrées dans ce livre de comptes que nous tenons tous dans nos mémoires, de ce que nous imaginons nous être dû par les autres à cause de leur mauvaise conduite et de leur manque de considération à notre égard. Ne pas pardonner aux autres, c’est nous enchaîner à la « terre ». Nous nous lions, nous emprisonnons, nous retenons nous–mêmes où nous sommes, si nous sommes incapables de remettre aux autres leurs dettes, et, de même que nous pardonnons aux autres, ainsi nous seront pardonnées nos erreurs innombrables, nos échecs dans le développement de notre compréhension – c’est–à–dire dans notre propre évolution.

Puis vient l’étrange demande de ne pas être induits en tentation. Mais rendons–nous bien compte qu’aucun homme ne peut évoluer intérieurement et développer sa compréhension sans tentation et que cette sorte de tentation est d’une nature différente de ce que les gens considèrent ordinairement comme tentation et qu’ils associent aux faiblesses de la chair. Nous sommes toujours tentés par exemple de ne pas comprendre ou de comprendre de travers. Lorsqu’un homme s’engage dans la voie de développement indiquée dans les Évangiles, il est alors tenté par toutes sortes de doutes, d’incrédulités et d’extraordinaires difficultés intérieures de compréhension qu’il lui faut traverser, où sa capacité de raisonnement toute humaine, fondée sur le témoignage des sens, lui fait complètement défaut et où seule la certitude qu’il y a quelque chose, seule la conviction que le chemin sur lequel il se trouve conduit quelque part, bref, seule sa foi peut l’aider.

Car la foi ne signifie pas seulement certitude au–delà des preuves basées sur les sens, mais la conviction que des possibilités existent avant même de les avoir réalisées ; c’est ainsi que le Christ dit : « Tout ce que vous demandez par la prière, ayez foi que vous l’avez reçu et vous le recevrez. » Remarquez que vous devez avoir une chose avant de la recevoir ; il vous faut agir comme si vous aviez ce que vous n’avez pas encore et vous l’aurez. Ceci semble tout à fait étrange, mais tout ce qui se rapporte à l’établissement d’une liaison avec un niveau supérieur et toutes les instructions concernant la nature de l’effort requis semblent étranges. Réfléchissons : une graine ne trouverait–elle pas étranges les instructions sur la manière de devenir une fleur ? Passer d’un niveau à ne serait–ce qu’au tout début d’un autre niveau, c’est passer par de très difficiles tentations dont aucun homme satisfait de lui–même tel qu’il est n’a la moindre idée.

Mais la clé de la Prière du Seigneur se trouve dans la phrase d’ouverture. C’est une prière pour atteindre un niveau supérieur. « Que Ton règne vienne » : Que j’entre dans Ton royaume : Que la volonté du ciel, d’un plan supérieur, soit faite en moi qui suis terre. Et la dernière demande, de ne pas être trop tenté, de ne pas l’être au– delà de ses forces, concerne cette tentative, car bien des obstacles se dressent sur la route, et, comme il est dit dans les allégories de l’Ancien Testament, Dieu lutte avec l’homme, cherche à le vaincre et même à le tuer. C’est ainsi que la lutte pour s’élever au–dessus du niveau où l’on se trouve, jusqu’à un nouveau plan, est exprimée. C’est comme si la chose même pour laquelle on prie et que l’on désire, devenait un ennemi et s’opposait à chacun de nos pas. Mais si nous nous rappelons qu’atteindre un niveau supérieur signifie transformation et re–naissance de soi, l’idée devient claire. Il est impossible à un homme, tel qu’il est, d’atteindre un niveau supérieur. Il ne peut pas approcher Dieu, tel qu’il est. Le niveau supérieur s’oppose forcément à lui, aussi longtemps qu’il reste la même sorte d’homme.

Il s’agit, dans toutes ces requêtes, d’accéder à un autre état. La Prière du Seigneur tend toute entière vers ce but. Elle ne concerne pas la vie. Elle montre, en résumé, en dehors de tout ce qui est dit par ailleurs dans les paraboles et l’enseignement à ce sujet, que la signification essentielle de la prière est d’entrer en contact avec un plan supérieur, que tel devrait être le but de toute prière, et que l’homme qui prie devrait penser surtout à cela et demander avant tout les moyens de l’atteindre. Car c’est le but suprême que nous propose le Christ : « Cherchez d’abord le Royaume des Cieux », c’est–à–dire le plus haut niveau possible. C’est ce qu’un homme doit réellement demander en priant. Et puisque tel est le but suprême de la prière, l’homme en priant doit relier tout but moins grand à ce but suprême, qui est le sens suprême de l’Homme et qui le conduira au plan le plus haut qu’il puisse atteindre.
Source : http://newsoftomorrow.org/esoterisme/quatrieme-voie/maurice-nicoll-lhomme-nouveau-interpretation-de-quelques-paraboles-et-miracles-du-christ-extrait-sur-la-priere
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Message par Soy Dim 7 Juil - 3:00

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