Petit conte Soufi...

Il était aimé de tous, car il gouvernait avec sagesse et justice, mais en ce triste jour, le Calife vient de mourir et dans son palais s’est rassemblé le peuple et les dignitaires du royaume pour lui rendre un dernier hommage ému.
Dans la grande salle de réception, soudain un misérable mendiant sort de la foule présente et vient s’asseoir sur le trône vide, là où siégeait le Calife.

Le Grand Vizir abasourdit par cette scène et par l’audace du personnage,dans un cri de colère demande aux gardes de se saisir immédiatement de ce loqueteux qui vient de commettre un tel sacrilège.

Et d’apostropher le malotru : - Pour qui te prends-tu pour venir oser prendre la place du Calife, te crois-tu supérieur à lui ? Le mendiant sans se défausser lui répond : - Je suis au-dessus du Calife…
- Comment peux-tu dire une chose pareille ! S’exclame le Grand Vizir stupéfait. - Au-dessus du Calife il n’y a que le Prophète !
- Mais je suis au-dessus du Prophète… poursuit le mendiant sans se répartir de son flegme.
- Quoi ! Qu’oses-tu dire, misérable ! Au-dessus du Prophète,il n’y a que Dieu !
- Mais je suis au-dessus de Dieu… dit le mendiant.
- Blasphème ! Hurle le Grand Vizir au bord de la crise d’apoplexie. - Gardes ! Mettez à mort ce fou sur-le-champ, car au-dessus de Dieu, il n’y a rien ! …
- Mais tu l’as dit, justement, je ne suis rien… lui répondit alors le mendiant.